« Le plus grand obstacle à la vie est l’attente, qui espère demain et néglige aujourd’hui. »
- Sénèque
Hello Birds!
Comment allez-vous?
Cela fait un petit moment que je voulais venir vous causer mais depuis mon retour à Athènes, je n’ai pas eu une minute pour prendre le temps!
Pour celles et ceux qui ont un petit peu suivi mes dernières aventures, je suis partie 3 semaines dans le Nord de la Grèce découvrir cette merveilleuse région que je ne connaissais pas.
Un voyage à la fois ressourçant, inspirant mais aussi quelque peu éprouvant et qui m’a fait me questionner sur les différences entre désirs, besoins et attentes.
Une réflexion issue de mon expérience que j’avais envie de vous partager ici, sur ces choses qui nous animent au quotidien mais sur lesquelles on a pas forcément la main.
Alors c’est quoi un désir, un besoin ou une attente?
Qu’est-ce qui les différencie?
Comment pouvons-nous en prendre conscience afin de vivre notre vie d’une façon qui fait sens pour nous, qui nous donne plus de joie, de paix et de liberté intérieure?
A l’origine du voyage que j’ai entrepris récemment, il y avait le désir de découvrir de nouveaux lieux, de nouveaux horizons mais aussi le besoin de sortir d’une routine devenue sclérosante et de retrouver un sentiment de liberté.
Un désir et un besoin viscéral qui m’ont poussée à partir pour une durée indéterminée.
Comme une « faim » de quelque chose, d’inconnu, une faim d’exotisme, de nouveauté.
Cette « faim » caractérise assez bien le désir.
Si on prend l’exemple du désir sexuel, nous serons presque tous d’accord qu’il est comme une « faim » de l’autre.
« Je te désire », « je te veux », « j’ai faim de toi ».
Nous sommes affamés de quelque chose ou de quelqu’un que l’on cherche à retrouver.
Derrière tout désir, il y a en effet une forme de nostalgie qui nous fait rechercher quelque chose que l’on a connu et nous tend vers une personne, un objet ou même un lieu.
En fait on pourrait apparenter le désir à un mouvement dirigé vers l’extérieur porté par une extraordinaire force motrice et d’une grande intensité de vie.
Il nous emmène vers l’autre, vers ce quelque chose, nous pousse à communier, à obtenir… ce que l’on désire.
Et le besoin alors?
A la différence avec le désir, le besoin n’est pas relié à une personne, un objet, un lieu ou même un temps en particulier.
C’est quelque chose qui est beaucoup plus dans l’ici et le maintenant, une nécessité vitale comme le besoin de se nourrir par exemple.
Dans mon cas, je dirais que mon besoin de recouvrer ce sentiment de liberté était beaucoup plus fort que mon désir.
Mais j’aurais aussi bien pu choisir de sauter en parachute, méditer dans un parc, partir en vélo au bord de la mer ou que sais-je!
Les besoins sont universels, communs à tous les êtres humains.
Ce qui va être différent d’une personne à une autre est notre façon de nourrir nos besoins, c’est à dire nos stratégies, nos moyens.
Mais alors que j’étais sur la route pour répondre à ce besoin de liberté, il m’a fallu plusieurs jours pour véritablement me laisser porter par le flow.
A être dans le moment présent et à lâcher prise.
Ce qui m’a amenée à me questionner une fois de plus.
Pourquoi suis-je si tendue?
Qu’est-ce qui fait que je n’arrive pas à accueillir ce que la vie présente sur mon chemin?
Pourquoi est-ce si difficile pour moi, à cet instant, de profiter pleinement de ce voyage que je désirais entreprendre depuis longtemps?
Autant vous dire que toute cette tension qui s’accumulait m’a bien pourri deux jours, si ce n’est plus!
De là j’ai réalisé quelque chose de crucial.
Alors même que je répondais à un besoin vital, j’étais dans l’attente de quelque chose.
Et cette attente m’empêchait de savourer ce voyage.
Car voilà.
En lien avec nos désirs et nos besoins, nous basculons bien souvent dans ce que nous appelons nos attentes.
Attentes sur quelqu’un, attentes pour quelque chose, attentes sur la vie même!
Quelle que soit sa source (désir ou besoin), l’attente crée généralement (voire tout le temps) une tension.
Car dès que l’on se place dans l’attente, nous nous focalisons sur l’objet de notre attente et c’est comme-ci plus rien d’autre n’existait autour de nous!
« J’attends que l’autre soit comme-ci, ou comme ça, j’attends qu’il/elle fasse ci ou ça, j’attends que cette situation se produise… » etc, etc.
Nous commençons alors à créer une réalité projetée et imaginaire (de notre monde) dans laquelle nous imaginons ce qui rejoindrait notre désir ou nourrirait notre besoin.
Or bien souvent, si ce n’est 99 fois sur 100, la réalité est tout autre!
Le souci est que tant ce que j’attends ne ce sera pas passer, nous sommes en tension.
Et plus nous sommes en tension, moins nous avons de ressources et donc plus de chance de littéralement péter un câble.
Sans oublier que plus notre désir est grand, plus notre besoin est en manque, plus nos attentes sont hautes et plus nous avons de chances d’être déçus.
Au final ce que nous devons comprendre c’est que, quand nous attendons quelque chose ou quelqu’un c’est comme-ci nous donnions le pouvoir à ce quelque chose ou à cette personne.
Nous ne sommes plus dans notre pouvoir d’action et nous avons très peu, si ce n’est pas du tout, de marge de manœuvre pour répondre de manière adéquate à nos besoins (ou désirs), en alignement avec qui nous sommes.
Alors, c’est quoi la recette miracle?
Ne plus avoir d’attentes?
Ben… non.
On aura toujours des attentes et c’est ok.
Ce que nous pouvons toutefois apprendre à faire c’est de regarder quel besoin derrière notre attente, à un moment donné, n’est pas nourri et comment nous pouvons y répondre.
Car nous nous mettons généralement à avoir des attentes à partir d’un besoin que nous n’avons tout simplement pas conscientiser.
Donc, au lieu de péter un câble et d’attendre indéfiniment une situation ou une personne, nous pouvons prendre un temps, nous connecter à ce qui se passe à l’intérieur de nous, trouver le besoin et ainsi voir quelles actions nous pouvons ensuite mettre en place pour nourrir ce besoin.
Ceci est vraiment utile, si ce n'est primordial, dans le cas où notre besoin du moment inclus une tierce personne, comme notre partenaire par exemple.
Car cela permet d'instaurer un climat de confiance mais surtout d'établir une communication non-violente entre les deux parties afin de savoir, calmement, où chacun se situe pour répondre de la manière la plus adéquate à ce besoin.
Alors oui, cela demande d’être conscient de nos besoins mais aussi de savoir faire le distinguo entre désir et besoin.
Et parfois nous ne sommes pas toujours les mieux placés pour y arriver (combien de fois avons-nous désiré quelque chose dont nous n’avions pas besoin? et là, je vous donne une clé ;) )
Oui, nous pouvons quand même être déçus quand les choses ne marchent pas comme nous le souhaiterions.
Si tel est le cas, soyons notre meilleur(e) ami(e) et accueillons-nous avec empathie dans notre déception.
Quoi qu’il en soit, lorsque nous réussissons à conscientiser nos besoins et à être en pleine possession de notre pouvoir personnel, nous pouvons poser des actions et ensuite nous en remettre à.
Nous nous libérons ainsi de l’emprise de l’attente.
La tension se relâche. Nous respirons.
Nous sommes dans le lâcher-prise.
Ainsi nous réintégrons le flow de la vie, nous réintégrons le mouvement.
Nous pouvons dès lors mieux écouter notre intuition.
Et vivre le moment présent.
Pleinement.
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